« Aller menacer un hacker de m’aider. »
Franchement, je me suis toujours méfiée des hackers. Ils ont du pouvoir. Du pouvoir sur les données, et par cause à effet, le pouvoir de me trouver en recoupant les bonnes informations. Enfin, c’était le cas lorsque mon identité était encore secrète… passons.
En ce moment, la vie n’est qu’une série de clichés… Je me trouve devant une porte bien camouflée dans une ruelle sombre alors qu’on est à peine en début de matinée. Fut un temps, j’ai aidé à envoyer ce petit hacker en garde à vue, il était suspecté de travailler sur un projet d’attentat numérique sur le gouvernement. Il avait été disculpé et s’était caché, enfin, c’est ce qu’il croyait. J’ai toujours pensé que garder un œil sur lui serait utile un jour. Et ce jour est venu. En revanche, il ne va pas être content de me voir, alors autant entrer en grandes pompes. Je lève la jambe, et donne un énorme coup de pied dans la porte. Le supplément énergétique que j’y apporte la fait sortir de ses gonds et la propulse contre un mur. « Ouf heureusement qu’il n’était pas derrière » m’en veux-je. La culpabilité ne reste pas plus d’une seconde et j’entre tranquillement dans l’antre de mon cher hacker. Je marche sur la porte qui s’est par la suite étalée sur le sol au bout du tout petit couloir d’entrée et j’entends des bruits métalliques dans l’habitat. Je reste sur la porte et tourne lentement la tête vers la droite, chargeant l’air d’électricité. J’ai besoin d’avoir l’air menaçante pour qu’il m’aide sans rechigner. Mes cheveux d’or flottent légèrement lorsque mon regard se pose sur le petit bonhomme muni d’un pied de biche, toujours assis sur son fauteuil entouré d’écrans, me regardant d’un air plus que surpris. J’avais envie de sortir une de mes répliques sarcastiques sur mon entrée digne d’un film d’action mais j’y renonce : ça va casser mon effet. Je m’avance vers lui sans dire un mot, pas à pas, avec une lenteur calculée. Plus je me rapproche, plus je vois ses cheveux s’hérisser au-dessus de sa tête. Il serre de plus en plus le pied de biche et le rapproche de son torse au fur et à mesure de mon avancée. Devrais-je lui dire que ça ne va pas lui servir à grand-chose ? Ou alors lui apprendre comment l’utiliser peut-être ? Stop Alana !! Tu n’es pas là pour lui donner des conseils de protection mais pour lui demander de faire un truc pour toi ! Reprenant le contrôle de mes pensées, je pose une main sur l’accoudoir de son fauteuil tandis que le petit bonhomme s’enfonce dedans, presque en claquant des dents.
– Ça va ? Lui demande-je en harpant mon regard au sien.
Après un cours silence, il bégaie et dit d’une voix mal assurée :
– Qu’est-ce… qu’est-ce que tu veux ?
– J’ai besoin que tu me rendes un petit service.
Son regard prend un peu plus d’assurance. Il sait que je ne peux pas lui faire de mal si j’ai besoin de lui.
– Et pourquoi je ferais ça ? ose-t-il répondre.
– Dis-moi, combien coûte tout ce matos ? dis-je sans quitter ses prunelles.
Il ne répond pas. OK, un point pour moi.
– Si Alana Walker pouvait me rendre mon espace vital, je pourrais peut-être l’aider, finit-il par demander.
J’ai un petit mouvement de surprise mais me reprend vite en main. Je ne suis pas encore habituée à ce qu’on appelle par mon prénom en mission, pourtant ça ne devrait pas m’étonner plus que ça. Je finis par m’éloigner d’un pas tandis qu’il se retourne vers ses écrans. J’observe sans vraiment prêter attention à toutes les informations affichées.
– Tu vas m’aider à recouper des profils et à trouver des potentiels correspondants, utilise toutes les bases de données possibles, ne laisse aucune possibilité à l’écart, lui ordonne-je en lui mettant une clé mémoire sous les yeux.
Il la prend d’un geste vif en marmonnant « c’est si gentiment demandé… ». Je lui adresse un regard dur pendant qu’il se met au travail.
– Tu cherches l’auteur des différents cambriolages de matériel ou l’identité de celui qui a exposé la tienne au monde entier ?
– Je crois que tu as assez d’informations sous tes yeux pour que je n’ai pas besoin de répondre à cette question, je rétorque simplement en fixant les écrans.
– C’est vrai, répondit-il d’un ton neutre.
Il essaie encore de me tester. Pour qui me prend-il exactement ? Une débutante ? Peut-être croit-il que je suis dépassée par les événements ? Petit joueur.
– Tu sais que c’est illégal, n’est-ce pas ?
– Bien sûr, mais je n’en ai que faire. En ce moment, j’ai plus de policiers aux fesses que de malfrats à traquer. Continue.
Et maintenant, je crois qu’il se moque de moi : il veut vraiment perdre tout son matériel ou il est juste plus idiot qu’il en a l’air ? J’attends quelques minutes, observant ses faits et gestes. Il n’a pas vraiment rechigné plus que ça à exécuter ma demande, ce qui me surprend quelques peu. Enfin bon, il fait ce que je lui dicte, c’est le principal. On va finir par coincer cette ordure. Attendez ? J’ai dit « on » ? On dirait que le travail d’équipe me monte à la tête. A vrai dire, j’ai été touchée par l’intervention très active d’Émilie et Jazon. Tout à fait conscients du danger, ils n’ont pas hésiter. Il faut dire que mon exposition publique me rend la vie bien plus compliquée. Mon école de graphisme m’a même contactée pour suspendre mes cours le temps d’examiner mon cas. J’ai l’impression qu’ils vont tout simplement m’expulser alors que je n’ai rien fait de mal, sauver des vies sur mon « presque temps libre », c’est mal ? A leur place, je m’en serais servie comme un argument de publicité implacable « l’héroïne, Crisis, l’Éclair Noir, étudie ici, devenez à votre tour les héros de vos quotidiens », ou quelque chose du genre. Que penser de tout ça ? Qui a fait ça ? Mais surtout, pourquoi il a fait ça, quel avantage en tire-t-il ? Je mets quelques secondes à remarquer que le hacker avait arrêté de taper sur ses touches et tourne la tête vers lui.
– J’ai trois profils.
Je hausse les sourcils sous mon masque. Cela me parait peu, mais en même temps ça me simplifiera les recherches.
– Si peu ? Je cherche à confirmer.
– On pourrait élargir plus mais les caractéristiques de tous les profils que tu as établies ne courent visiblement pas les rues de Méridian, dit-il d’un ton blasé.
J’observe un instant les profils et leur localisation avant de lui demander de tout charger sur la clé USB.
– Et uniquement ces fichiers, l’avertis-je. Je risque de réagir très violemment si autre chose se cache dans la clé lorsque je l’utiliserai. Ça te parait clair ?
– Copy, me répondit-il en formant un cercle en joignant le bout de son pouce et son index.
Quelques minutes plus tard, je sortais de l’appartement. J’ai beau l’avoir menacé, je reste une personne polie et le remercie dans les formes avant de foncer en éclair noir dans le ciel.
– Et ma porte alors… geint-il bien après mon départ.
Après avoir analysé sommairement les profils avec mes amis, devenus mes acolytes, je pars interroger mon premier suspect, en plein Sud de la ville, le plus proche de notre position. Sur la route, j’aperçois mon partenaire, l’armure ambulante, finir le sauvetage d’un bâtiment en démolition habité par des squatteurs. Je l’attends et lui fait un signe tout en restant à distance puis l’invite à m’accompagner. Après tout, chaque minute passée avec lui et toujours une minute de plus qui nous rapproche.
Nous arrivons assez rapidement chez le suspect numéro un, un homme de la quarantaine. Très franchement, il n’y a pas de quoi s’attarder sur lui, ce n’est certainement pas le coupable. La seule chose suspecte chez lui est qu’il semblait avoir eu accès à la technologie des câbles qui avaient perturbés mes pouvoirs et qu’il avait réagi très brutalement en nous voyant. Nous nous étions présentés de manière plutôt avenante pourtant ! Certes en entrant par effraction, mais nous n’allions pas toquer gentiment à la porte non plus, du moins dans l’état actuel des choses. Par conséquent, il nous a attaqué en nous voyant, la preuve qu’il ne nous considère pas non plus comme des alliés de la justice. Bref, à part être violent, il ne nous a apporté aucune information utile.
Après s’être un peu éloignés de son domicile, Bastion et moi hésitons sur la procédure à suivre. Nous avons encore deux suspects à interroger, voire à traquer. Et le temps est à la fois un atout et un risque. Que faire ?
O Le suspect à l’Est est un peu excentré des différents crimes qui ont été commis avec ces étranges câbles, cela ne le rend pas moins coupable pour autant ! C’est sûr que c’est lui le coupable : il essaie de camoufler ses actions en se mettant exprès à l’écart. Ni une ni deux, je fonce sans attendre, Bastion à mes côtés.
Aller voir le suspect à l’Est tout de suite (Choix 1)
O Le suspect au Centre-Nord de Méridian parait être le point central de toute ces affaires : ce quartier n’a pas encore été touché. Cela fait de lui le coupable idéal : non loin de tous les lieux de crimes. C’est lui le coupable, c’est évident ! Ni une ni deux, je fonce sans attendre, Bastion à mes côtés.
Aller voir le suspect au Centre-Nord tout de suite (Choix 2)
O Le premier n’était pas la bonne pioche, mais le suspect à l’Est est un peu excentré des différents crimes qui ont été commis avec ces étranges câbles. Il est évident qu’il a fait exprès de s’excentrer pour gagner du temps. Je vais aller lui rendre une petite visite, mais d’abord, il vaut mieux rentrer préparer un peu de terrain.
Établir un plan avant d’aller voir le suspect à l’Est (Choix 3)
O Le premier n’était pas la bonne pioche, mais le suspect au quartier Centre-Nord est au centre de tous les crimes qui ont eu lieu récemment avec ces câbles étranges. C’est lui le coupable, c’est sûr ! Tout ça est beaucoup plus pratique et rend ses actions rapides et efficaces. Je vais lui rendre une petite visite, mais d’abord, il vaut mieux rentrer définir un plan d’action.
Établir un plan avant d’aller voir le suspect au Centre-Nord (Choix 4)
Que dois faire Alana ?
A TOI DE VOTER SUR LE SONDAGE CI-DESSOUS (VALABLE JUSQU’AU mardi 20 avril 2021 – 23h59)