Bien le bonjour, je m’appelle Alana. Je suis ce qu’on appelle généralement une super héroïne… Oui je sais, on peut avoir l’impression que ce détail est dévoilé un peu trop tôt dans l’histoire mais en réalité ce n’est pas la question à se poser. Il faudrait plutôt se demander pourquoi j’en parle ici et maintenant entre ces quatre lignes.
On va essayer de faire simple pour vous restituer le contexte.
Je vis dans un monde avec des croyances populaires assez particulières, je ne parle pas de religions mais plutôt de légendes ou de rumeurs.
Il y a une cinquantaine d’années, des extraterrestres (oui, c’est un peu tiré par les cheveux) seraient descendus sur Terre et auraient, sur une période d’environ vingt ans, tenté de se croiser avec des humains (d’avoir des enfants avec eux si vous préférez). Ils seraient ensuite partis précipitamment sans demander leur reste. Comment les gens en sont-ils arrivés à croire ça me direz-vous ? Eh bien peu de temps après, des enfants ayant des sens beaucoup plus avisés se sont progressivement fait connaître, plus tard des adultes se sont parfois mis à semer le chaos. Tout ça parce que finalement, les sens exacerbés n’étaient pas la seule nouveauté mais des facultés propres à chacun se développaient à leur tour comme voler, lancer des lasers, se téléporter… et certains d’entre eux ont décidé d’en tirer avantage pour leur propre profit. Moi, je n’ai rien de tout ça, mais on y viendra plus tard. Évidemment, ces malfrats ne sont pas la majorité, et heureusement pour moi car je n’aurais plus le temps de travailler. En effet, j’ai eu vingt ans il y a quelques semaines (certainement une des dernières naissances de l’Aire Extraterrestre, voire en retard) et je suis étudiante. Non pas en école de journalisme comme tous les super héros des séries et bandes dessinées mais en graphisme, ce qui me permet de travailler une grande partie du temps dans mon petit studio deux pièces (tant que je rends mes travaux d’école à l’heure). Je passe donc le plus souvent mes nuits à finir ces projets et le reste du temps à secourir les rues de Méridian, ma ville d’adoption. Ici, on m’appelle Crisis, l’Éclair Noir. D’une part à cause de mon costume : un masque en forme d’éclair noir couvrant mes yeux et une combinaison moulante (c’est cliché mais c’est ce qu’il y a de plus pratique, OK ?) noire ornée des quelques sangles et d’un plastron de cuir miniature, lui aussi noir, couvrant le haut de mon ventre et ma poitrine. Mes cheveux blonds longs jusqu’au-dessous de mes épaules et ma demi-frange orientée vers la gauche de mon visage tranchent avec mon habit noir. L’autre part est mon pouvoir qui parait souvent surpuissant : mon corps est plus solide et plus fort que celui de n’importe quel humain, plus rapide aussi, beaucoup plus rapide. Si rapide que je génère parfois des éclairs noirs. Et ce n’est pas tout, je peux me déplacer à travers les nuages et frapper le sol ou le ciel avec ces mêmes éclairs en me déplaçant à travers eux. Très bien vous me direz, mais pourquoi « Crisis » ? Pas pour le fait que cela veuille dire « la crise » en anglais ni pour l’origine latine « crisis », ce qui serait un peu glauque, mais bien du grec « krisis » signifiant « la décision » ou « le jugement ». Tout ça parce que je surgis du ciel dans un éclair noir lorsque j’interviens, tel un « jugement divin » pour les citer.
Maintenant que je vous ai bien situé dans l’histoire, voilà mon problème : depuis une vingtaine de minute, mon identité a été dévoilée publiquement (preuves à l’appui) par ce qu’on peut appeler un « méchant de l’histoire ». Comment l’a-t-il su ? Aucune idée. Ce que je vais faire ? Je ne le sais encore moins. Là, je suis chez moi devant les informations, fixant les mots « Alana Walker est Crisis, l’Éclair Noir » accompagnés d’une photo de moi en civile et d’une autre en costume.
Il faut que j’agisse :
O Me dépêcher d’aller voir mes amis de confiance pour tout leur expliquer pour susciter leur aide : peut-être pourront-ils m’être d’une quelque aide. Je dois au moins les mettre au courant. Mais cela les mettra en danger et sous le feu des projecteurs. (En tant que civile)
O Aller discrètement, mais en vitesse, voir mon contact à la police qui pourra sans doute m’aider à trouver une solution temporaire de logement voire d’identité. Mais je suis souvent passée au-dessus de la loi pour agir, deviendrai-je une criminelle ? (En tant qu’héroïne)